Fabien JAN, ancien élève de La Ville Davy et passionné de nature, devenu chargé de terrain à La Réunion

Courant mai, les élèves de Seconde NJPF (Nature Jardin, Paysage et Forêt) ont reçu la visite de Fabien JAN, un ancien élève de la Ville Davy devenu chargé de terrain au sein de La Société d’Etudes Ornithologiques de La Réunion (SEOR)*. A l’occasion de sa venue, Fabien Jan répond à des questions sur son métier, sa passion.

Comment décririez-vous votre métier ?

Je suis un chargé de terrain, je collecte sur le terrain des données de base qui serviront ensuite à la conservation et à l’amélioration des connaissances des espèces ainsi que de leurs milieux. J’exerce ce métier depuis 2006.

Îles Eparses

Des exemples de vos missions ?

Depuis 2006, j’ai pu participer à plusieurs missions de conservation dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien et dans le Pacifique Sud. En 2008, j’ai effectué le suivi des tortues vertes et des oiseaux marins à Europa (dans les îles Eparses- canal du Mozambique). Entre 2010 et 2012, à Madagascar, ma mission consistait à étudier les lémuriens. Puis je suis parti à la recherche des méliphages toulous, des oiseaux endémiques de la Nouvelle Calédonie, dont l’espèce est menacée. Depuis 2008, l’une de mes principales missions sur le sol réunionnais a été la sauvegarde du pétrel noir de bourbon, un oiseau marin endémique au bord de l’extinction, classé parmi les 15 espèces animales les plus menacées au Monde.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans votre métier ?

Le travail en plein air, l’observation et la perpétuelle découverte de la nature, la solidarité des agents lors des missions engagées et bien sûr la constante adaptation face aux situations changeantes.

Une journée type pour vous ?

Ça peut être des missions telles que la recherche d’espèces (observations visuelles et/ou acoustiques), le suivi des pièges (contrôle des prédateurs), le relevé de dispositifs de suivi (enregistreurs acoustiques, caméras qui filment les activités des animaux sur le terrain), suivi des espèces grâce au baguage. Mais aussi des tâches qui découlent de ces missions comme de la randonnée, l’installation d’un bivouac et la cuisine, le ravitaillement en eau…

Quels sont les avantages et inconvénients de ce métier ?

Le premier avantage : un sentiment de liberté et le bien-être qu’on ressent à travailler en milieu naturel. Ce métier me permet aussi de maintenir mon corps en forme et de gagner en autonomie jour après jour.

Du côté des inconvénients, sans doute le manque de reconnaissance du métier, la fatigue physique (port de charges, blessures), l’éloignement de la famille lié aux bivouacs et enfin les terrains accidentés et les intempéries qu’on peut subir au cours de nos missions.

Etiez-vous un passionné de nature plus jeune ?

Oui et ce notamment grâce aux promenades en forêt et en famille le week-end.

Avez-vous eu un déclic qui vous a poussé à choisir des études ou un métier en lien avec la nature ?

Il s’agissait plus d’une volonté de se former dans ce domaine. Pour preuve, déjà à l’âge de 10 ans, je souhaitais être « garde-montagnard ». Mais arrivé au Lycée La Ville Davy, c’est Jérôme COUPPEY qui m’a fait savoir qu’il existait un BTS Gestion & Protection de la Nature, que j’ai obtenu après le bac.

Quel a été votre parcours scolaire ?

J’ai obtenu un BAC STAE (Sciences et Technologies de l’Agronomie et de l’Environnement, aujourd’hui Bac STAV) à La Ville Davy, puis je me suis dirigé vers un BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) au Lycée Agricole de Vendôme (Loir-et-Cher).

Quelles matières vous ont été les plus utiles ?

SVT, agronomie et toutes les matières liées à l’environnement, l’anglais.

Selon vous quelles sont les qualités requises pour un jeune qui souhaite exercer un métier tel que le vôtre ?

Plus qu’une qualité, c’est une réelle passion que le jeune doit avoir pour la nature. Son sens de l’observation et de l’équipe, son intégrité, sa prise d’initiatives, ses capacités physiques et mentales l’aideront à s’adapter rapidement à un métier tel que le mien. Être incollable sur la nature n’est pas une nécessité au départ, le savoir viendra ensuite, avec l’expérience.

Qu’est-ce que vous recommanderiez à un jeune qui s’intéresse aux métiers liés à la nature, à l’environnement ?

De s’investir de manière bénévole dans les associations militantes, ou à la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) pour effectuer des missions sur le terrain.

Il est aussi important de se constituer un réseau de partenaires, aller à la rencontre des acteurs de l’environnement. Et bien sûr, découvrir et connaître son propre environnement grâce à des balades, des sorties natures, des activités organisées par des associations …

En quelques mots, vos projets pour la suite ?

J’ai créé l’association « ANOUMEM SEM » dont l’objectif principal est de contribuer à restaurer la forêt sèche des bas de La Réunion en plantant des arbres indigènes menacés d’extinction. J’aimerais également devenir mon « propre chef » afin de mieux concilier vie professionnelle et vie de famille.

*Pour en savoir plus sur la SEOR, rendez-vous sur :  www.seor.fr

 

Fabien JAN, tenant dans ses mains un pétrel noir de bourbon.

La classe de Seconde NJPF accompagnée de Fabien JAN et Jérôme COUPPEY, professeur à la Ville Davy.